La vie d'un jongleur est une vie nomade, précaire et elle dépend avant tout de son succès. Dans le meilleur des cas, un seigneur peut l'engager, lui assurant le vivre et le couvert.

 

Jusqu'au XIIe siècle, les spectacles sont essentiellement des drames liturgiques qui se jouent dans les églises. Les femmes en sont exclues et ce sont les hommes qui jouent leurs rôles. Puis, petit à petit, les spectacles se transportent dans la rue. Le jongleur se mettra à parcourir l'Europe et transmettra ainsi l'œuvre du troubadour de villes en villes, de châteaux en châteaux et de cours en cours.

 

Au XIIe siècle, les jongleurs sont considérés comme des marginaux inquiétants par l'homme du peuple, choqué par leur vie amoureuse et par l'homme d'Église qui leur reproche des liens troubles avec le monde animal et un mauvais usage de la langue et du corps.

Au XIIIe siècle, cependant, la naissance des ordres mendiants, dont les membres sont prêcheurs itinérants, vivant d'aumônes, menant à certains égards une vie comparable à la leur, va préparer l'intégration des jongleurs dans la société.

Martin Aurel